Arrondissement Charlesbourg

Présentation

Population 66910 habitants
Superficie 66.43 km*km
Densite 1007.23 habitants/km*km
Latitude 46.9 °
Longitude -71.29 °

Plus d'informations

Charlesbourg

Le peuplement de Charlesbourg remonte aux années 1660, lorsque les jésuites organisent la base d'une colonie à l'endroit connu sous le nom de Trait-Carré, signifiant perpendiculaire.

Charlesbourg

Charlesbourg, ville du Qc; pop. 70 310 (recens. 2001), 70 942 (recens. 1996), 70 792 (rc 1991); superf. 66,28 km2; const. en 1976, à la suite de la fusion des villes d'Orsainville, de Notre-Dame-des-Laurentides et de Charlesbourg (1949) et de la municipalité de Charlesbourg-Est (1928). Charlesbourg est située au nord-est de QUÉBEC et à l'ouest de BEAUPORT. Cette banlieue résidentielle de Québec est le quatrième centre urbain en importance de la communauté urbaine de Québec. Tout comme Beauport, sa population a augmenté de plus de 20 000 habitants au cours des 25 dernières années du fait du nombre croissant de fonctionnaires au Québec.

Le peuplement de Charlesbourg remonte aux années 1660, lorsque les jésuites organisent la base d'une colonie à l'endroit connu sous le nom de Trait-Carré, signifiant perpendiculaire. Le nom de Charlesbourg remonte à cette époque et a pour origine une chapelle construite à Bourg-Royal en l'honneur de saint Charles Borromée. Au Trait-Carré, le village avait pour caractéristique des parcelles de terre en triangle, irradiant vers l'extérieur à partir d'une place centrale, au milieu de laquelle se trouvait l'église. Les terrains alloués à chaque locataire, en forme de triangles isocèles, s'étendaient en éventail à partir de la place centrale. Ainsi, les fermes étaient toutes situées près du centre de la ville. De cette façon, il était facile de s'entraider et de participer à des activités et à des réjouissances communautaires, tout en étant en position pour défendre le village en cas d'attaque.

Cette caractéristique géographique et architecturale du Vieux-Charlesbourg, reconnu lieu historique provincial en 1965, en fait un site apprécié des mordus de géographie culturelle et de patrimoine architectural. Il n'existe que deux exemples de ce type de découpage territorial dans tout le Canada : à Charlesbourg et à Beauport, la ville voisine. Charlesbourg est riche en curiosités architecturales, notamment son église, construite entre 1827 et 1833, le moulin à broyer le grain des jésuites, ainsi qu'une quinzaine de maisons datant d'avant 1830 et une quarantaine d'édifices typiques de la deuxième moitié du XIXe siècle.

 

DESCRIPTION DU LIEU PATRIMONIAL

L'arrondissement historique de Charlesbourg, décrété en 1965, est un ancien noyau villageois d'environ 25 hectares. Ce territoire est structuré selon un plan radiant. Il englobe un carré central d'environ 9 hectares, bordé par les artères Trait-Carré Est et Trait-Carré Ouest, et des lots de forme trapézoïdale qui rayonnent à partir de ce dernier. Deux parcours mères, la 1re Avenue et le boulevard Louis-XIV, le traversent et se croisent en son centre. D'autres voies suivent le tracé des anciennes parcelles : l'avenue Paul-Comtois, le chemin Samuel et des chemins privés.

L'arrondissement inclut environ 200 bâtiments. Le noyau est formé par un ensemble religieux catholique qui comprend l'église de Saint-Charles-Borromée, le presbytère, le parc de la Commune à l'arrière du presbytère, le parc du Sacré-Coeur marquant le lieu de l'ancienne église, l'ancien couvent des Soeurs du Bon-Pasteur, la salle paroissiale et l'ancien collège des frères Maristes. Autour de cet ensemble et à l'intérieur du carré central s'élèvent des bâtiments institutionnels et commerciaux, dont la bibliothèque de Charlesbourg. Plusieurs résidences, certaines remontant au XVIIe siècle, occupent également cet espace. Les lots rayonnants englobent d'anciennes maisons de ferme et des dépendances agricoles, des résidences du XIXe et du début du XXe siècle ainsi que quelques commerces. Le moulin des Jésuites est érigé en périphérie, du côté est du boulevard Henri-Bourassa.

L'arrondissement historique de Charlesbourg se situe sur la première terrasse qui surplombe la rivière Saint-Charles, dans l'arrondissement municipal de Charlesbourg de la ville de Québec.

Il compte un bien culturel classé en 1959, soit l'église de Saint-Charles-Borromée. Deux sites archéologiques inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec sont associés au lieu.

VALEUR PATRIMONIALE

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose sur son intérêt historique. Le bourg de Charlesbourg est défini en 1665 par les Jésuites, à l'intérieur de leur seigneurie de Notre-Dame-des-Anges concédée en 1626. C'est la première et l'une des rares utilisations du plan radiant en Nouvelle-France et au Québec. Une partie de la seigneurie, dont Charlesbourg, est expropriée par l'intendant Jean Talon (1626-1694) en 1666 et incorporée à la seigneurie des Islets en 1671. Les Jésuites parviennent toutefois à réintégrer le bourg dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges en 1698, cinq ans après l'érection canonique de la paroisse de Saint-Charles-Borromée. Jusqu'au XXe siècle, l'agglomération présente un caractère agricole. Son centre se densifie cependant durant le XIXe siècle et accueille plusieurs institutions. Dans les années 1950 et 1960, l'étalement urbain de Québec atteint Charlesbourg. De nos jours, l'arrondissement historique constitue un pôle culturel de cette ville.

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose aussi sur son importance dans le paysage. Le plan radiant est constitué d'un carré central de 9 hectares (1,7 hectare réservé aux fins institutionnelles, entouré d'un pâturage commun) et de terres trapézoïdales rayonnantes. L'ensemble religieux forme le noyau de cet aménagement, rappelant que l'église constitue le coeur des villages québécois. Le parc de la Commune évoque le pâturage. Le Trait-Carré, chemin tracé en 1692, ceinture la commune. En périphérie, la forme des lots et le tracé de certaines voies illustrent l'organisation originale des censives. Deux parcours mères tracés au XVIIe siècle, le chemin de Québec et le chemin de Saint-Joseph, ont survécu jusqu'à nos jours dans la 1re Avenue et le boulevard Louis-XIV, qui traversent l'arrondissement et se croisent en son centre. Les maisons de ferme, les dépendances agricoles et le moulin des Jésuites témoignent du passé rural, alors que les bâtiments regroupés en bordure des voies publiques datant de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle et les terrains paysagers signalent le développement villageois. Les arbres matures qui ponctuent le cadre bâti contribuent à enrichir le paysage.

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose également sur son intérêt architectural. Le bâti résume trois siècles d'architecture en plus d'illustrer des courants stylistiques en vogue aux XIXe et XXe siècles. Le moulin des Jésuites et quelques maisons des XVIIe et XVIIIe siècles représentent l'architecture d'inspiration française. Plusieurs habitations, telle la maison Éphraïm-Bédard, sont typiques des maisons traditionnelles québécoises du XIXe siècle. D'autres, telle la maison Jacques-Bédard, constituent de beaux exemples d'influence Second Empire, style qui a aussi marqué l'architecture institutionnelle, dont le couvent des Soeurs du Bon-Pasteur. L'église de Saint-Charles-Borromée, classée en 1959, indique pour sa part l'apport néoclassique dans l'architecture religieuse du XIXe siècle. Des bâtiments de type cubique et « Boomtown » témoignent par ailleurs de la popularité de ces styles au début du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose en outre sur son intérêt archéologique. Le territoire contient des traces qui révèlent ses origines et son évolution. Mentionnons les vestiges du premier presbytère et du mur entourant l'ancien cimetière ainsi que ceux d'un pieu daté du XVIIe siècle appartenant vraisemblablement à la clôture de la commune, d'une petite dépendance (glacière ou caveau à légumes) de la moitié du XVIIIe siècle et d'anciennes canalisations de bois sous le Trait-Carré. Les sites et le potentiel archéologique de l'arrondissement reflètent quelque 340 ans d'occupation.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES

Les éléments clés de l'arrondissement historique de Charlesbourg liés à son intérêt historique et paysager comprennent, notamment :
- la situation sur la première terrasse surplombant la rivière Saint-Charles;
- le boulevard Louis-XIV et la 1re Avenue se croisant au centre et suivant approximativement le parcours de voies tracées au XVIIe siècle;
- les témoins de l'ancienne commune, dont le Trait-Carré Est, le Trait-Carré Ouest et le parc de la Commune;
- les témoins du plan radiant, dont les lots de forme trapézoïdale rayonnant autour du carré central ainsi que le tracé de l'avenue Paul-Comtois, du chemin Samuel et des chemins privés suivant l'orientation des parcelles;
- l'ensemble religieux catholique au coeur du carré central, formé de l'église de Saint-Charles-Borromée, du presbytère et de sa grange à dîme, du parc du Sacré-Coeur, de l'ancien couvent des Soeurs du Bon-Pasteur, de la salle paroissiale ainsi que l'ancien collège des frères Maristes;
- les témoins du passé agricole, dont les maisons de ferme des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, les dépendances agricoles, le moulin des Jésuites et les terrains non bâtis surtout situés au nord-ouest du carré central;
- les composantes villageoises, dont les bâtiments regroupés en bordure des voies publiques datant de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle (comprenant des résidences, des commerces et des édifices institutionnels) et les terrains paysagers;
- les nombreux arbres matures.

Les éléments clés de l'arrondissement liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- l'ensemble des édifices surtout composé d'habitations rurales et villageoises en bois coiffées d'un toit à deux versants;
- l'orientation de plusieurs maisons vers le sud;
- l'ancien moulin seigneurial des Jésuites en maçonnerie de pierre, d'inspiration française;
- les maisons d'inspiration française en pierre ou en bois, caractérisées par un carré bas et peu dégagé du sol, une élévation d'un étage et demi ainsi qu'un toit à versants droits;
- les maisons traditionnelles québécoises en bois, caractérisées par une élévation d'un étage et demi ou de deux étages, un toit à deux versants retroussés et une ornementation sobre;
- les maisons d'influence Second Empire en bois ou en brique, caractérisées par une élévation d'un ou de deux étages et demi, un toit mansardé et, pour les maisons bourgeoises, une ornementation abondante;
- les maisons de type cubique, caractérisées par un volume cubique, une élévation de deux étages ou de deux étages et demi et un toit en pavillon;
- les maisons de type « Boomtown », caractérisées par un volume cubique, une élévation de deux étages, un toit plat et un parapet au sommet de la façade;
- les bâtiments institutionnels témoignant d'influences stylistiques apparues au XIXe siècle, dont l'église de Saint-Charles-Borromée présentant une façade monumentale d'influence néoclassique, ainsi que le presbytère, l'ancien couvent des Soeurs du Bon-Pasteur et l'ancien collège des frères Maristes d'influence Second Empire;
- les anciennes dépendances agricoles en bois.

Les éléments clés de l'arrondissement liés à son intérêt archéologique comprennent, notamment :
- les sites archéologiques connus, incluant les vestiges du premier presbytère, du mur entourant l'ancien cimetière, d'un pieu appartenant vraisemblablement à la clôture de la commune, d'une petite dépendance (glacière ou caveau à légumes) et de canalisations de bois;
- le potentiel archéologique du territoire.