Secteur Trois-Rivieres

Présentation

Population 131338 habitants

Plus d'informations

Trois-Rivières (Québec), constituée en ville en 1857, population de 139 163 habitants (recensement de 2021), de 134 413 habitants (recensement de 2016). La capitale régionale de la Mauricie, Trois-Rivières est située à mi-chemin entre Québec et Montréal sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice es îles du delta partagent la rivière en trois bras, d’où le nom donné à la ville.

Arrondissements

Fondation

L’habitation fortifiée que le sieur de Laviolette vient y ériger à la demande de Samuel de Champlain le 4 juillet 1634, succède aux ruines des palissades abandonnées par les Algonquins apparemment chassés par les agressions des Haudenosaunee au tout début du 17e siècle. Les Algonquins, à la fois protégés et protecteurs des Français, ont longtemps vécu à l’intérieur et à proximité de la petite bourgade dont la principale fonction est d’organiser la traite des fourrures dans l’arrière-pays. La réorganisation administrative de la Nouvelle-France, en 1663, fait de Trois-Rivières le siège d’un gouvernement local. Gouverneur, lieutenant du roi, major, tribunal de juridiction royale, grand vicaire, autant de postes administratifs et de rôles qui confèrent à Trois-Rivières une importance sans rapport avec celle de sa population qui n’atteint pas 600 habitants lors de la conquête anglaise en 1760.

 

Fondée en 1634, Trois-Rivières demeure un village à l'époque du régime français, bien que les usines d'acier de la colonie se développent à proximité. Dessin réalisé par James Peachey.
(avec la permission de la collection John Ross Robertson/Metropolitan Toronto Library)

Développement

La rivière Saint-Maurice, voie d’accès aux ressources de l’arrière-pays, joue un rôle déterminant dans l’histoire de Trois-Rivières. À l’époque du commerce des fourrures, elle permet de drainer vers le poste de l’embouchure les pelleteries des forêts du bouclier et de la baie James. Avec l’essor de l’exploitation forestière à compter des années 1850, elle fait de Trois-Rivières le centre administratif de cette activité, le lieu d’implantation des grandes scieries et le principal port d’exportation du bois d’œuvre mauricien. Enfin, à l’âge de l’hydroélectricité, son potentiel énergétique stimule fortement le développement de l’industrie des pâtes et papiers. Vers 1930, les quatre grandes usines qui se sont installées à proximité de l’embouchure du Saint-Maurice valent à Trois-Rivières le titre de « capitale mondiale du papier ». Cette troisième phase suit de près l’industrialisation et l’urbanisation de la vallée du Saint-Maurice qui renforcent du même coup les fonctions administratives, commerciales et portuaires de la capitale régionale. Dans les années 70, le parc industriel de Bécancour, situé sur la rive opposée du Saint-Laurent, face à Trois-Rivières, attire la grande industrie et contribue à la croissance de la population de l’agglomération trifluvienne, grâce à la construction du majestueux pont Laviolette qui relie les deux rives depuis 1968.

Paysage urbain

Le repli graduel de la mer de Champlain a gravé dans l’espace trifluvien une série de terrasses sablonneuses s’étirant d’est en ouest et descendant en escalier vers le fleuve. Implanté en bordure du Saint-Laurent, sur la première marche, l’espace bâti ne la déborde pas avant le 20e siècle. La population reste longtemps concentrée à proximité du manoir du gouverneur, du monastère des Ursulines et de l’église des Récollets. À compter du milieu du 19e siècle, l’industrie encercle la ville, occupant d’abord les rives du Saint-Maurice et du Saint-Laurent, puis s’installant le long de la voie ferrée qui ceinture Trois-Rivières au nord. L’activité commerciale se déploie le long de deux axes principaux, les rues des Forges et Notre-Dame. Cette dernière, parallèle au fleuve, se prolonge sur le chemin du Roi vers Montréal. L’autre, orientée nord-sud, conduit aux Forges du Saint-Maurice (1735-1883), établissement sidérurgique situé à une dizaine de kilomètres au nord.

Ce n’est qu’au début du 20e siècle, avec l’avènement de l’industrie de la pâte à papier et du textile que des quartiers presque exclusivement ouvriers se constituent à proximité des usines et que la population déborde son cadre primitif pour occuper la première terrasse. Bloquée à l’ouest par la municipalité de Trois-Rivière-Ouest, l’expansion urbaine doit enjamber les autres terrasses vers le nord, annexant le territoire de Saint-Michel-des-Vieilles-Forges en 1961.

La prospérité de l’après-guerre et la généralisation de l’automobile encouragent alors l’étalement de la population. Ce phénomène, conjugué à la construction de centres commerciaux en marge du noyau urbain, contribue à déstructurer le centre-ville qui perd un peu de sa fonction commerciale. Celui-ci a été considérablement rénové. La terrasse qui borde le fleuve, le bas de la rue des Forges donnant sur les quais, la place du marché et les rues avoisinantes sont redevenues les lieux de rassemblement des Trifluviens. Plus que le commerce de détail, les restaurants, les hôtels et les bureaux d’affaires constituent aujourd’hui les principales activités d’un centre-ville des plus animés.

Le terrible incendie qui ravage Trois-Rivières en 1908 détruit la majeure partie de la vieille ville, n’épargnant qu’une dizaine de bâtiments datant du Régime français. Le monastère des Ursulines et le manoir de Tonnancour en sont de beaux exemples. Il épargne aussi quelques beaux spécimens architecturaux de la première moitié du 19e siècle, dont la vieille prison construite en 1816 et la cathédrale en 1856. Néanmoins, Trois-Rivières est depuis longtemps entrée dans l’ère moderne, et ces vestiges du passé côtoient désormais des édifices comme l’hôtel de ville, construit en 1967, qui affiche un style avant-gardiste. Les quelques immeubles en hauteur qui font maintenant ombrage au clocher de la cathédrale finissent de lui donner cette physionomie nouvelle.

Population

L’implantation des scieries et le développement des activités commerciales et portuaires, entre 1850 et 1880, font doubler la population trifluvienne qui s’élève à 9000 habitants. Toutefois, ce n’est qu’au début du 20e siècle, avec l’ouverture des usines de papier et de textile, que la population croît rapidement, résultat surtout d’une immigration en provenance des paroisses de la région. Elle passe de 10 000 habitants à 42 000 habitants entre 1901 et 1941. Dans les années 60, l’exode vers la banlieue prend une telle ampleur que la population de la ville commence même à décliner après 1976, au profit des municipalités voisines. En fait, depuis les années 70, la croissance urbaine s’effectue à l’échelle de l’agglomération de la périphérie dont la population dépassait 135 000 habitants en 1991.

Économie

En 1931, la pâte à papier et le textile regroupent 72,8 % des travailleurs du secteur manufacturier. Une certaine diversification de l’activité industrielle, surtout dans le domaine de l’alimentation, de la confection, des métaux et des appareils électriques survient par la suite pour réduire l’importance de l’industrie papetière et du textile à un peu moins de la moitié des emplois du secteur en 1961. Au cours des décennies suivantes, le secteur tertiaire enregistre des progrès constants, grâce en particulier à l’implantation de plusieurs services gouvernementaux destinés à desservir la population régionale. La création de l’Université du Québec à Trois-Rivières en 1969 compte pour beaucoup dans l’importance acquise par ce secteur dans l’économie trifluvienne.

Transport

Principale voie de pénétration du continent sous le Régime français, le fleuve est demeuré la seule voie de communication avec le reste de la colonie jusqu’à la fin de la construction du chemin du Roi, sur la rive nord, en 1737. Vers le milieu du 19e siècle, un réseau routier un peu plus complexe relie Trois-Rivières aux nouvelles paroisses fondées à l’intérieur du territoire. En 1864, Trois-Rivières est indirectement reliée au Grand Trunk Railway of Canada par l’embranchement d’Arthabaska, mais cette voie présente l’inconvénient de la traversée du fleuve. Il faut attendre la fin des années 1870 pour que la Compagnie du chemin de fer de la Rive Nord mette Trois-Rivières en liaison directe avec Québec et Montréal. Vers la même époque, en 1882, le port, dont l’organisation relève de l’entreprise privée, passe sous le contrôle de la Commission du Havre que le gouvernement fédéral dote de subventions et d’un pouvoir d’emprunt pour faire les réaménagements appropriés. Les silos à grain érigés en 1936 donnent au port sa configuration actuelle. Ce n’est qu’en 1968 que Trois-Rivières est reliée à la rive sud par le pont Laviolette, à la suite de quoi sont construites les autoroutes 55 entre Trois-Rivières et Grand-Mère et 40 entre Montréal et Québec. Depuis 1961, Trois-Rivières dispose d’un aéroport à vocation régionale.

Vie culturelle

Principal centre culturel de la Mauricie, Trois-Rivières abrite des salles de spectacle, des galeries d’art, un centre culturel, une bibliothèque municipale, un dépôt des Archives nationales et plusieurs musées. Inauguré en juin 1996, le Musée des arts et traditions populaires est construit à proximité de la cathédrale et du palais de justice. Il intègre la vieille prison, où l’on trouve un centre d’interprétation de la vie carcérale. La ville est également dotée d’un Centre des congrès. Le vieux Trois-Rivières avec ses constructions datant du Régime français, ainsi que le site des Forges du Saint-Maurice, mis en valeur par Parcs Canada, attirent de nombreux visiteurs.

Depuis la formation du diocèse catholique de Trois-Rivières en 1852, la ville est devenue le siège de l’administration diocésaine. Sa fonction de ville épiscopale a favorisé la venue de plusieurs communautés religieuses qui ont assumé l’éducation et les soins hospitaliers avant que l’État en prenne charge dans les années 60. Plusieurs institutions privées d’enseignement - notamment le Collège Marie-de-l’Incarnation (1697), le Séminaire Saint-Joseph (1860), l’Institut Keranna et le Collège Laflèche - témoignent toujours de la présence active de ces communautés.

La ville compte un quotidien, Le Nouvelliste (1920), des stations de télévision affiliées aux grands réseaux et plusieurs stations de radio. Depuis bientôt 100 ans, Trois-Rivières est l’hôte d’une importante exposition agricole. Un grand prix automobile se déroule également chaque année dans les rues de la ville et d’autres événements d’envergure, dont le Festival international de la poésie, qui se tient au début d’octobre, contribuent à l’animation de la vie culturelle.